Jean-Yves TRANVAUX, organisateur de la Bretagne-Classic, accueillera les participants au séjour cycliste « Sur les routes des courses pro Bretonnes ».

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Le séjour cycliste « Sur les routes des courses pro Bretonnes » empruntera le 2 août les routes du final de la Bretagne-Classic 2019, course cycliste professionnelle UCI World Tour. Jean-Yves TRANVAUX, l’organisateur, partagera un moment de convivialité avec les participants à leur arrivée le 28 juillet puis les accueillera sur le circuit de Plouay, théâtre des Championnats d’Europe 2020 du 24 au 28 août prochain.

Entretien avec Jean-Yves TRANVAUX, organisateur de la Bretagne Classic.

Jean-Yves Tranvaux, peux-tu nous parler de l’évolution du Grand Prix de Plouay devenu aujourd’hui la Bretagne-Classic ?

Le GP de Plouay existe depuis très longtemps puisque la première édition à eu lieu à la fin du 19ème siècle. Nous avions de bons coureurs en 1908 et notamment les meilleurs Français mais l’épreuve a changé de dimension en 1931 quand elle est passée internationale. A cette époque-là, c’était quand même souvent des Bretons qui gagnaient et souvent des coureurs indépendants. Les Professionnels Parisiens avaient du mal à venir chez nous sachant que les indépendants pouvaient les battre. Ils avaient donc du mal à se déplacer jusqu’à Plouay en prenant le risque de repartir sans rien du tout. Les autres épreuves Bretonnes arrivaient à faire venir les champions puisqu’elles étaient des Critériums. Nous, nous étions restés course officielle internationale depuis toujours. En 1975, nous n’avions que 14 partants.

1976 marque un second tournant du GP de Plouay puisque Cyrille Guimard a amené toute son équipe professionnelle Renault-Elf au départ cette année-là et on a commencé à redécoller. On a commencé à avoir un plateau de meilleure qualité et organisé les championnats de France en 1984 avec Laurent Fignon comme vainqueur. Le GP de Plouay avait alors pris une bonne dimension.

En 1990, nous avons commencé à mettre en place des vols charter pour aller chercher les coureurs étrangers. Ces vols partaient d’Anvers, de Bruxelles, et de Milan et nous ramenions les coureurs chez eux le soir même. Ca nous a permis d’accueillir de très bons coureurs et de décaler notre épreuve au dimanche pour passer en direct tv avec France Télévisions en 1991.

Nous avons continué à grandir jusqu’à demander l’accueil des championnats du monde que nous avons obtenu en 2000. Plouay a accueilli plus de 130 000 spectateurs pour ces championnats du monde. Cet événement a constitué un tremplin pour le GP de Plouay puisque nous avons ensuite postulé au World Tour. Ca a été compliqué mais avons réussi à l’intégrer en 2005. Entre-temps, nous avions créé en 2002 une course féminine qui est aujourd’hui classée au World Tour féminin. 2002 marque aussi le passage de l’épreuve sur 3 jours avec l’organisation d’une cyclosportive et d’une course amateurs.

En 2016, le GP de Plouay est devenu la Bretagne-Classic en remplaçant la course en circuit par une course en ligne. Nous avons aussi créé une course juniors cette même année. Depuis cette transformation en course en ligne, le scénario de la course professionnelle masculine est plus imprévisible et le spectacle beaucoup plus intense.

Une anecdote qui t’a séduit, marqué affectivement tout au long de ces organisations ?

J’ai eu un petit souci avec la télévision il y a un an. Jean-Yves Le Drian m’a alors appelé spontanément pour me dire qu’il allait régler le problème. Il a vite compris que c’était important pour la Bretagne. Ca fait très plaisir qu’un ministre continue de s’investir pour sa région. Il nous honore d’ailleurs de sa présence tous les ans.

Quel est selon toi le plus beau vainqueur, le coureur le plus méritant ?

Pour moi, le plus beau c’est Oliver Naesen. Il gagne la première Bretagne Classic en 2016 et gagne à nouveau 2 ans après. C’est quelqu’un qui m’a marqué. En effet, depuis que je suis l’organisateur de cette course, c’est le premier coureur à gagner 2 fois.

Quel est ton regard optimiste sur le cyclisme breton et les courses en Bretagne ?

Nous avons une culture du vélo en Bretagne donc c’est beaucoup plus facile pour nous qu’ailleurs. Notre culture d’organisation fait qu’il y a beaucoup de courses cyclistes. Le fait d’avoir beaucoup d’épreuves fait qu’il y a aussi beaucoup de champions qui émergent assez vite. L’encadrement des clubs bretons est bon. Le cyclisme faisant partie de la culture bretonne, nous sommes aussi bien vu des aides politiques quand nous en avons besoin. L’ensemble des épreuves Bretonnes sont organisées par des bénévoles, ce qui est aussi exceptionnelle. Il y a une culture bénévolat et de l’aide locale en faveur du cyclisme en Bretagne.

En dehors des critériums, nous avons connu une mauvaise période avant 1975 pour attirer des grands coureurs en Bretagne. Notre éloignement géographique était un frein pour faire venir les champions cyclistes sur des courses officielles bretonnes. Nous concernant, nous avons la chance d’être classé World Tour. Cette classification fait que nous avons de fait un très bon plateau de coureur tous les ans. Sans cela, nous n’aurions que les équipes françaises.

Que penses-tu de notre initiative d’organiser un séjour cycliste empruntant les routes des courses professionnelles bretonnes ?

Je trouve que c’est une initiative très intéressante parce que nous sommes un peu passé à côté du monde des cyclos par rapport à la Belgique notamment où les organisateurs font de très belles choses. Nous ne savons pas faire en France une course cyclo qui emprunte la veille le même parcours que la course pro. L’idée d’emprunter le même parcours que la course pro la veille permet d’en profiter encore plus le lendemain en assistant à la course pro parce qu’on aura fait le parcours.


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